Critiques de films et actualités ciné
8 Mars 2015
Me voilà donc avec la dernière critique de James Bond entre les mains, en attendant Spectre à la fin de l'année ! Cette trilogie fut une bonne cuvée, et Skyfall en est le millésime, assurément. J'ai jamais vraiment aimé les films de James Bond, peut être quelques bons souvenirs d'enfance avec Pierce mais ça n'allait pas plus loin. Mais je commence à prendre un plaisir certain grâce à Daniel Craig ! Il me donne même envie de reprendre la saga des James Bond à son commencement, et de découvrir les Sean Connery, Roger Moore... Mais après la modernité et la technique des années 2000/2010 sied à merveille à l'ampleur que doit prendre ce super héro britannique inclassable. Et Skyfall n'est pas à plaindre, avec en plus un réalisateur plus que talentueux pour diriger ce projet, il ne faisait aucun doute que ce film allait cartonner, et il m'a tapé dans l’œil...
Synopsis : Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M est obligée de relocaliser l'Agence. Ces événements ébranlent son autorité qui est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l'ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d'une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu'un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l'ombre. Avec l'aide d'Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Silva, dont il doit identifier coûte que coûte l'objectif secret et mortel...
Un opus bien plus sombre que les précédents, et c'est en quelque sorte ce genre de film qui m'attire généralement. C'est peut être aussi pour ça que j'aime ce James Bond ! Il s'éloigne avec lucidité des codes du James Bond basique : les James Bond Girls à profusion dont je trouve l'utilisation très machiste, un humour lourd, des scènes d'actions rocambolesques en veux tu en voilà... Là, Skyfall est à contre-courant de tout cela, il n'y a quasiment pas de James Bond Girls, pour ainsi dire aucune même, mais que de "vraies" femmes, ayant des convictions bien plus stables et réalistes. Pour l'humour j'ai jamais autant ris devant un James Bond, je ne veux pas non plus dire que je me suis marré de bout en bout hein ! Ça serait déplacé et franchement bizarre, mais l'humour est fin et calculé, un régal... Puis pour les scènes d'actions elles sont dosées, contrairement à Quantum of Solace ou ça partait dans tout les sens, et d'une subtilité dans la mise en scène surprenante ! Comme la scène dans l'immeuble avec les jeux de lumières que j'ai adoré, entre obscurité et "multicolore" c'est du grand art pour un Bond, en plus Sam Mendes ajoute un élément psychologique sur 007, celui ou il tient à bout de bras Patrice (le tueur), ce dernier ayant les pieds sous 300 mètres de vide, et qu'il le lâche (voir la vidéo à la fin de l'article), le laissant en proie au doute sur son état physique, qu'on a pu constater avec la scène de l'ascenseur quelques minutes plus tôt. Alors que d'habitude il dégomme tout le monde et dépoussière sont costard, j'aime bien aussi mais ça peut vite lasser quand on ne varie jamais...
Une mise en scène bien plus posée que les précédents Bond, on prend le temps d'approfondir la psychologie de James et ça fait du bien d'être intime avec un tel personnage sans pour autant balancer des explosions toutes les cinq minutes ! On revient à ses origines. Car on entrevoit la fragilité de l'espion, sa barbe prenant une teinte grisonnante pour nous montrer qu'il arrive à un stade où la remise en question de ses capacités physiques prend un tournant, puis l’échec et la décision prise par M d'ouvrir le feu au risque de le toucher l'a affecté, quitte à avoir un dangereux penchant pour l'alcool bien plus prononcé qu'un simple Vodka Martini ! Mais l'attaque du MI6 l'a reboosté dans ses convictions, puis il se rend compte que M est malgré tout comme une mère pour lui, et son instinct protecteur envers elle et sa patrie est inconsciemment plus fort que le reste, c'est sa seule famille.
Enfin de la consistance pour un personnage à la base cliché.
Et puis cette photographie... cette photographie !! Je crois que je n'ai pas vu de film aussi magnifique esthétiquement parlant depuis bien longtemps. Le choix du directeur de la photographie est très judicieux, car Roger Deakins a aussi travaillé sur "No country for Old Men", "L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford", "Jarhead", "The Big Lebowski", "Fargo", "Les Évadés" ou encore "The Reader" et tout ça dans le rôle technique de directeur de la photo. C'est appliqué, aussi doux pour nos yeux qu'un bain de soie !
Je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison avec The Dark Knight de Christopher Nolan, tant sur cette photographie justement, mais aussi sur son atmosphère asphyxiante et sombre. On retrouve un peu le même genre de personnage, le héro qui est en plein doute et dans une phase de résurrection en quelque sorte, le méchant faisant aussi un peu penser à la folie du Joker. Une comparaison flatteuse !
Les scènes sont d'une grandes élégances aussi, elles punchs mais les déclencheurs de l'action sont très bien trouvé, et puis le "plan diabolique" du méchant est excellent, pas vu aussi stimulant dans ce genre là depuis The Dark Knight, pour y revenir encore une fois. Ce qui est bien c'est que Mendes créer des temps "calme" pour resituer la situation et rendre le récit plus mature.
Mais le bad guy interprété par Javier Bardem est enfin intéressant ! Il est emblématique, bien meilleur que Amalric (mon dieu je sais même pas pourquoi je les compare...) et quand même très supérieur à Mads Mikkelsen - que j'adore pourtant - dans Casino Royale. Il a une tête de fou furieux avec cette teinture lui donnant un air d'albinos enragé. Les "vilains" dans les James Bond c'est la moitié du film, si il n'est pas réussi c'est dur d'entrer dans la frénésie du long métrage, et il est clairement foiré, car ça ne devient plus crédible si le gars est ridicule, trop caricatural ou encore creux. Bardem est parvenu à contourner tout ça et insuffler sa folie et son physique particulier au service du coté obscur de la force, à l'instar de son impressionnante performance dans No Country for Old Men.
J'ai aimé le petit clin d’œil du film à la saga la plus prolifique de l'histoire ! C'est lors d'une scène entre Daniel Craig et Javier Bardem, où ce dernier lui propose un verre de Whisky de 50 ans d'âge en lui rappelant qu'il aime ça. Parfait hommage aux 50 ans de la saga en 2012 qui était ici représenté par Skyfall, le 23e film James Bond.
Et puis cette fin... L'isolement dans les landes irlandaises (si je me souviens bien du pays !) marque un grand coup dans l'esprit du spectateur, habitué aux destinations exotiques et spectaculaires, la simplicité de la localisation vient contre balancer avec un déchaînement de violence destructrice d'une telle beauté ! La lueur des flammes nocturnes sur les visages des personnages est animale, bestiale, et réveille l'instinct de survie et de folie des protagonistes.
Une fin en apothéose pour un film génial !
En bref c'est le meilleur James Bond que j'ai pu voir, en attendant de voir les plus anciens, avec une photographie furieusement magnifique ! Cet esthétisme de qualité est soutenu par une mise en scène plus sombre et mature que les précédents opus, portant avec sincérité un James Bond mis à nu. Les acteurs sont formidables, même si je n'en ai pas parlé en détails, surtout Craig, Javier Bardem et
Oh et je met le poème d'Alfred Tennyson récité par M dans une scène du film magnifique, qui exprime parfaitement ses émotions sur le moment !
Grand cru : 17/20
Le poème commence vers 1:20
Casino Royale (2006), Martin Campbell - Cine7Inne
J'attaque enfin la nouvelle génération James Bond avec Daniel Craig. Au départ, sans même avoir vu un seul de ses films, je pensais que le costard de James Bond était trop ample pour Craig, ma...
http://cine7inne.over-blog.com/2014/12/casino-royale-2006-martin-campbell.html
Quantum of Solace (2008), Marc Foster - Cine7Inne
Perpétuant la filmographie du James &Blond&, je vais donc continuer sur la superbe voie qu'a tracée le premier film de Daniel Craig sous les traits du plus célèbre des agents secrets, James Bon...
http://cine7inne.over-blog.com/2015/03/quantum-of-solace-2008-marc-foster.html
The Dark Knight Rises (2012), Christopher Nolan - Cine7Inne
Sincèrement j'adore le dernier film de la trilogie, pas mal de cinéphiles ont dénigrés ce film, notamment sur le personnage de Bane, après je ne connais pas les comics DC ou les précédents f...
http://cine7inne.over-blog.com/2014/11/the-dark-knight-rises-2012-christopher-nolan.html